L’église Romane St Martin XII° siècle
Classée Monument Historique, l’église romane St Martin du XII° siècle est remarquable de par son architecture de type roman méridional pour une grande partie de l’édifice et gothique en ce qui concerne la nef.
Un petit joyau dans un écrin de verdure ! Une visite s’impose…
Un édifice remarquable
L’église de Plaisance a été bâtie au 12°siècle sur un promontoire rocheux dominant 3 méandres du Rance. Consacrée à St Martin, elle est de style roman pour la plus grande partie, c’est à dire le chœur et le transept; la nef, agrandie par la suite, est de style gothique. L’édifice orné d’un clocher octogonal se remarque de loin, impossible de le manquer d’où que nous venions; il paraît comme une sentinelle surveillant la Vallée du Rance. Illuminé la nuit, il est un point de repère. En automne, il apparaît parfois drapé de brumes, ce qui lui confère un aspect insolite voire étrange.
Il faut des jambes pour parvenir à l’église depuis le bas du village, notamment pour gravir les escaliers qui accèdent à l’édifice mais la récompense est garantie : le site est remarquable de par sa position dominante sur les environs; il ne reste plus qu’à déambuler dans le cimetière qui encercle presque totalement le bâtiment et admirer le chevet roman, les modillons sculptés, le chrisme sur la porte latérale Sud…..
De cet endroit, nous avons une magnifique vue sur le village et à l’opposé sur la zone de loisirs de l’Horte. Devant le chevet, côté Est se trouve le gouffre de St Martin. La légende du gouffre de St Martin raconte l’histoire d’un certain Cabot qui pénétra dans les entrailles du rocher ….
Depuis le porche du 19° siècle, nous pénétrons à l’intérieur par une porte de style roman seul vestige de la nef du 12° siècle.
A l’entrée à gauche, se dresse une croix des Hospitaliers deJérusalem datée du 15° siècle, elle est ornée de la fleur de lys et de la croix de Malte. Il s’agit de la croix de l’ancienne Commanderie des Hospitaliers de St Laurent (hameau situé sur les hauteurs de la commune); cette commanderie fut transférée ensuite à Martrin. Elle a été rapportée dans l’église de Plaisance alors qu’une copie fut placée à St Laurent où elle se trouvait à l’origine.
A la croisée du transept, nous pouvons admirer deux chapiteaux sculptés comportant des personnages, dont l’un historié : « Daniel dans la fosse aux lions ».
La restauration des parements intérieurs vient de s’achever en 2005; plus proches des parements originels, les enduits, dans leur teinte ocre, mettent en évidence l’ensemble des courbes ainsi que les sculptures sur chapiteaux. L’éclairage complète cette mis en valeur de la pierre et des sculptures par une lumière discrète et chaleureuse.
Intérieur de l’église en 1925 :
Le Chevet et ses modillons sculptés
L’église de St Laurent
Ancienne Commanderie des Hospitaliers de Jérusalem
Au XIIIème siècle, l’Ordre des Hospitaliers de Jérusalem avait des possessions à St Laurent, dont l’église. Ces biens avaient été donnés vers la fin du XIIème siècle par le Vicomte de Broquiès et d’autres petits seigneurs. Il semble donc que, vers 1160, le centre primitif de la Commanderie des Hospitaliers de Martrin se situait à St Laurent. L’église et la croix des Hospitaliers toute proche demeurent le dernier témoin de cette époque du Moyen-Age. Reconstruite au 15° siècle, l’église est restée paroissiale jusqu’au début du XIXème siècle; le clocher a été restauré dans les années 90.
L’original de la croix de St Laurent se trouve dans l’église de Plaisance.
Le pressoir à vis
Monumental pressoir à levier du 18°siècle
Ce pressoir est exposé à l’entrée du village contre une des façades de la salle polyvalente .
Ce pressoir se trouvait au hameau de Frayssignes, dans la propriété de la famille Bonnet. Les versants Sud-Ouest de la Vallée du Rance, de par leur orientation, était propice à la culture de la vigne en terrasse. Cette culture était une tradition ancienne dans la vallée depuis St Sernin jusqu’au confluent du Rance avec le Tarn.
Il est aujourd’hui propriété de la Commune de Plaisance.
ORIGINE DU PRESSOIR
Il existe plusieurs types de pressoirs traditionnels dont le pressoir à levier et le pressoir à vis centrale. Tous deux étaient déjà connus et utilisés dès l’antiquité.
A partir du 18 ° Siècle , le second reçut de nombreux perfectionnements techniques, c’est celui qui fut le plus souvent utilisé dans notre pays.
Cet exemplaire de pressoir à levier que vous pouvez admirer est donc plutôt rare, surtout dans cet état de conservation.
Il date probablement du 18 ° siècle et se trouvait sur la propriété de Mr Bonnet à Frayssignes.
Une exploitation qui possédait au début du 20 ° siècle près de 3 hectares de vignes.
Le pressoir est construit en bois de chêne pour le levier et les montants verticaux, en châtaignier pour la poutre horizontale. La vis est en noyer.
FONCTIONNEMENT DU PRESSOIR
Le marc est déposé dans la maie , plateau horizontal incliné sur le côté avec une goulotte à son extrémité pour laisser écouler le vin dans la comporte.
Il est disposé de façon à ce qu’il ne chasse pas et pressé à l’aide d’un plateau lourd, le manteau, qui s’abaisse progressivement en l’écrasant.
Le levier est la pièce maîtresse du pressoir. Poutre horizontale de 5 m de long, tenu par les montants verticaux, il s’abaisse en pesant sur le manteau.
Il est en prise avec la vis grâce à un écrou de bois fixé à son extrémité. Le bras de serrage actionne la vis grâce à la poussée de deux hommes.
L’ensemble du bâti est maintenu stable, et lié, à sa base, par une énorme poutre de 60 cm de section.
Outre le poids de la poutre pour écraser le marc, était utilisé le principe du levier : les cales de bois , après avoir été enlevées afin que la poutre pèse sur le marc,
étaient disposées dans les mortaises supérieures, ce qui produisait une pression plus ou moins forte aux différents moments du travail.
LE VIN ET LE PRESSOIR
Les vendanges avaient lieu dans notre région au début du mois d’octobre. Les raisins récoltés étaient foulés puis versés dans une grande cuve en bois : le foudre ou baïssel .
La fermentation va commencer et durer une dizaine de jours. Le moût ou jus de raisin s’est alors transformé en vin qui est soutiré et stocké dans les barriques. Ce vin est appelé vin de goutte.
Les matières restantes (grappes, peaux et grains) appelées marc ou raque sont sorties de la cuve et portées au pressoir.
Encore imprégnées de vin, ces matières sont alors disposées sur le plateau du pressoir puis pressées lentement; il s’en écoule le vin de presse :
un vin âpre et vert de moindre qualité que le vin de goutte mais renfermant plus de tanins.
NB : Les mots en italique sont des mots occitans .
LA TRADITION DE LA VIGNE A PLAISANCE
La vigne était implantée dans la Vallée du Rance depuis des siècles. De nombreux documents font état d’un commerce important concernant la production viticole
dans les environs de St Sernin aux 18° et 19° siècles. Cette implantation s’étendait depuis St Sernin jusqu’au confluent du Rance sur la commune de Labastide-Solages.
La culture était effectuée en terrasse sur des versants abrupts dominant le Rance, exposée Sud – Sud-Ouest et sur une terre légère, voire parfois caillouteuse.
Sauf exception, la vigne a aujourd’hui disparu du paysage. Mais ce pressoir atteste pourtant de l’importance de cette culture dans le pays.
SUR LA TABLE
Le vin était, il y a peu, consommé à table mais aussi partout où l’homme accomplissait des travaux de force.
Il n’était pas rare de voir des personnes absorbant 3 voire 5 litres de vin par jour. Il faut cependant préciser qu’il s’agissait d’un petit vin titrant autour de 8 degrés d’alcool.
Lors des travaux des champs : fenaisons, moissons, labours… On faisait suivre la pinte (bouteille), d’une contenance de 2 ou 3 litres. Au village de Plaisance, c’était pratiquement l’unique boisson des cafés de l’époque ; dans les années trente, on en comptait une dizaine pour une population de 800 habitants !